Un conte

Dix conseils de Danièle Vallée

De bouche à oreille, les histoires se sont transmises en se métamorphosant au gré du conteur. C’est pour les immortaliser qu’on les a gravées passant ainsi de l’oral à l’écrit.

  1. Annoncez l’idée maîtresse est essentiel dès le départ.

Entrez dans le vif du sujet, même si le début paraît un peu vague. Tout se précisera dans le développement. Racontez l’histoire comme si vous l’aviez vous-même vécue. Inspirez-vous d’un conte traditionnel et réécrivez-le à notre époque (Le petit chaperon rouge, par exemple. Vous n’êtes pas devant un quatrième mur, vous interpelez votre lecteur ou votre public qui veut réagir.

  1. Présentez votre personnage principal en esquissant un portrait déjà fascinant.

Le protagoniste est l’hameçon du conte. Installez-le dans un décor et une ambiance selon sa quête, qu’elle soit merveilleuse, sage, réaliste ou philosophique. Sa couleur sera alors bien annoncée et le lecteur sera charmé d’entrée de jeu.

  1. Lancez l’intrigue.

Puisez dans vos souvenirs et votre imaginaire. Vous pouvez transformer une aventure ou un incident que vous avez vécus en y ajoutant des irréalités, des fantaisies et du suspense. Mentez, dans le conte, c’est permis. Attirez le lecteur dans le piège d’une histoire truffée d’événements fascinants. Un début, un développement et une fin parsemés d’inattendus sont un squelette nécessaire.

  1. Adoptez un style descriptif précis.

Plongez le lecteur dans un questionnement en amenant plusieurs éléments perturbateurs. Complexifiez votre conte sans perdre votre lecteur dans un dédale de situations incongrues. N’essayez pas de tout dire, montrez-le subtilement plutôt. Créez une montée pour arriver à une situation critique. Employez un vocabulaire imagé et semez des indices déroutants et référez-vous au dictionnaire des synonymes pour trouver le mot juste.

  1. Décrivez l’histoire avec conviction comme si vous-même l’aviez vécue.

Cultivez ainsi l’intérêt du lecteur. Présentez des images frappantes, mais éloignez-vous des clichés mille fois répétés. Cheminez à grands pas sans trop de retours en arrière. Foncez vers le dénouement, le lecteur vous suivra. Parlez-lui comme si vous souhaitiez livrer un secret, mais gare à ne pas laisser filtrer le mystère ou le dénouement.

  1. Capter et garder l’intérêt du lecteur

Avancez sûrement dans le récit pour que le lecteur vous suive sur une corde raide, mais sans jamais tomber. Relisez-vous souvent et posez-vous des questions : Mon protagoniste est-il crédible ? A-t-il toujours un discours qui lui ressemble ? Les personnages secondaires sont-ils bien campés ? Mes répliques sont-elles monotones ?

  1. Attention de ne pas divulguer le dénouement en évoquant des détails révélateurs.

Il doit y avoir progression. Nourrissez le suspense. L’émotion bien dosée amplifiera le message sans faire deviner la finale.

  1. Abordez le point culminant.

Posez un dernier questionnement, juste avant la fin. Le suspense est à son meilleur.  Le lecteur est entraîné dans une chute, mais ignore la profondeur du gouffre.  Il souhaite la victoire du protagoniste, une fin heureuse, un soulagement mais vous, la souhaitez-vous ?

  1. Annoncez le dénouement

C’est le moment crucial du conte. La résolution de l’intrigue, l’achèvement d’un parcours, la résolution d’une énigme qui peut se conclure avec un point final ou avec des points de suspension sur une fin ouverte laissant au lecteur d’imaginer lui-même la finale. Optez pour une tombée surprenante qu’une seule phrase décrira pour que le lecteur soit saisi.

  1. Déposez votre plume, levez-vous et racontez…

Vous passerez ainsi de l’écrit à l’oral, de la bouche à l’oreille pour découvrir  la littérature orale dans toute sa splendeur.